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نموذج امتحان الدخول للسنة الأولى من التبريز شعبة اللغة الفرنسية
Epreuve : commentaire composé
Durée : 5 heures
1/2
Extrait :
Pierre et Jean sont deux frères qui s’entendent assez bien. Jean reçoit d’un ami de la famille un héritage, ce qui éveille les soupçons de Pierre : cet ami ne serait-il pas le vrai père de Jean ? Dans cet extrait, Jean s’interroge et se demande s’il a raison d’accepter cette fortune.
Et longtemps il médita, immobile sur les coussins, imaginant et rejetant des combinaisons, sans trouver rien qui put le satisfaire. Mais une idée l’assaillit: - cette fortune qu’il avait reçue, un honnête homme la garderait-il ?
Il se répondit : « Non », d’abord, et se décida à la donner aux pauvres. C’était dur, tant pis. Il vendrait son mobilier et travaillerait comme un autre, comme travaillent tous ceux qui débutent. Cette résolution virile et douloureuse fouettant son courage, il se leva et vint poser sont front contre les vitres. Il avait été pauvre, il redeviendrait pauvre. Il n’en mourrait pas, après tout. Ses yeux regardaient le bec de gaz qui brûlait en face de lui de l’autre coté de la rue. Or, comme une femme attardée passait sur le trottoir, il songea brusquement à Mme Rosémilly, et il reçut au cœur la secousse des émotions profondes née en nous d’une pensée cruelle. Toutes les conséquences désespérantes de sa décision lui apparurent en même temps. Il devait renoncer à épouser cette femme, renoncer au bonheur, renoncer à tout, pouvait-il agir ainsi, maintenant qu’il s’était engagé vis-à-vis d’elle ? Elle l’avait accepté le sachant riche. Pauvre, elle accepterait encore ; mais avait-il le droit de lui demander, de lui imposer ce sacrifice ? Ne valait-il pas mieux garder cet argent comme un dépôt qu’il restituerait plus tard aux indigents ?
Et dans son âme ou l’égoïsme prenait des masques honnêtes, tous les intérêts déguisés luttaient et se combattaient. Les scrupules premiers cédaient la place aux résonnements ingénieux, puis reparaissaient, puis s’effaçaient de nouveau.
Il revint s’asseoir, cherchant un motif décisif, un prétexte tout-puissant pour fixer ses hésitations et convaincre sa droiture native. Vingt fois déjà il s’était posé cette question : « puisque je suis le fils de cet homme, que je le sais et que je l’accepte, n’est-il pas naturel que j’accepte son héritage ? » Mais cet argument ne pouvait empêcher le « non » murmuré par la conscience intime.
Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888.
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Epreuve : commentaire composé
Durée : 5 heures
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Extrait :
Pierre et Jean sont deux frères qui s’entendent assez bien. Jean reçoit d’un ami de la famille un héritage, ce qui éveille les soupçons de Pierre : cet ami ne serait-il pas le vrai père de Jean ? Dans cet extrait, Jean s’interroge et se demande s’il a raison d’accepter cette fortune.
Et longtemps il médita, immobile sur les coussins, imaginant et rejetant des combinaisons, sans trouver rien qui put le satisfaire. Mais une idée l’assaillit: - cette fortune qu’il avait reçue, un honnête homme la garderait-il ?
Il se répondit : « Non », d’abord, et se décida à la donner aux pauvres. C’était dur, tant pis. Il vendrait son mobilier et travaillerait comme un autre, comme travaillent tous ceux qui débutent. Cette résolution virile et douloureuse fouettant son courage, il se leva et vint poser sont front contre les vitres. Il avait été pauvre, il redeviendrait pauvre. Il n’en mourrait pas, après tout. Ses yeux regardaient le bec de gaz qui brûlait en face de lui de l’autre coté de la rue. Or, comme une femme attardée passait sur le trottoir, il songea brusquement à Mme Rosémilly, et il reçut au cœur la secousse des émotions profondes née en nous d’une pensée cruelle. Toutes les conséquences désespérantes de sa décision lui apparurent en même temps. Il devait renoncer à épouser cette femme, renoncer au bonheur, renoncer à tout, pouvait-il agir ainsi, maintenant qu’il s’était engagé vis-à-vis d’elle ? Elle l’avait accepté le sachant riche. Pauvre, elle accepterait encore ; mais avait-il le droit de lui demander, de lui imposer ce sacrifice ? Ne valait-il pas mieux garder cet argent comme un dépôt qu’il restituerait plus tard aux indigents ?
Et dans son âme ou l’égoïsme prenait des masques honnêtes, tous les intérêts déguisés luttaient et se combattaient. Les scrupules premiers cédaient la place aux résonnements ingénieux, puis reparaissaient, puis s’effaçaient de nouveau.
Il revint s’asseoir, cherchant un motif décisif, un prétexte tout-puissant pour fixer ses hésitations et convaincre sa droiture native. Vingt fois déjà il s’était posé cette question : « puisque je suis le fils de cet homme, que je le sais et que je l’accepte, n’est-il pas naturel que j’accepte son héritage ? » Mais cet argument ne pouvait empêcher le « non » murmuré par la conscience intime.
Guy de Maupassant, Pierre et Jean, 1888.